Thomas Walquemane
Psychanalyste, psychologue clinicien dans le 14e à Paris
48, rue Liancourt 75014 Paris
01 43 22 13 28 - Sur rendez-vous.
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La durée d’une analyse.
L’un des points les plus délicats pour la psychanalyse. Il est vrai, nous l’avons déjà dit et reconnu, une analyse est un processus long, lent, complexe, parfois pénible. Nous avons aussi déjà dit que les adversaires de la psychanalyse ne se privaient pas de le lui reprocher durement. Le temps et la peine, dont il est difficile de faire l’économie pour mener l’entreprise suffisamment loin, cadrent certes mal avec la rapidité et la précipitation de notre monde moderne.
Expliquer pourquoi ce processus peut être long, voilà au fond la seule possibilité que nous laisse ce constat.
Pour commencer, il est vrai qu’une analyse a un terme naturel qui est facile à qualifier: Il advient lorsque l’analyste et l’analysant ne se rencontrent plus pour le temps du travail analytique. Ils en décideront ainsi lorsque l’un « et » l’autre auront acquis la conviction que, pour faire simple, deux conditions sont remplies ou à peu près.
Premièrement, que le patient ne souffre plus de ses symptômes et ait surmonté ses angoisses et inhibitions.
Deuxièmement, que tant de refoulé ait été rendu conscient, tant d’incompréhensible élucidé, tant de résistance vaincue, que la répétition des processus pathologiques ne soit plus à craindre.
D’une certaine manière, la réunion de ces deux conditions, qui répond à tout le travail analytique dans son ensemble, constitue une sorte d’étape ultime, un « roc », au-delà duquel les rencontres régulières entre l’analyste et l’analysant ne sont plus nécessaires. Détailler les voies et moyens par lesquels cette réunion advient est non seulement un travail qui a déjà été fait depuis longtemps par d’autres analystes, et non des moindres, mais surtout, un tel exposé ne manquerait pas de nous entraîner dans des explications longues, techniques, qui risqueraient d’être par trop complexes.
Cependant, les faits, le socle indestructible de l’observation, l’ensemble des analyses menées suffisamment loin, nous enseignent quelque chose de très important: pour atteindre cette étape, ce roc de l’analyse, il n’est pas possible d’économiser l’exploration de vastes contrées.
C’est maintenant que la lenteur et la longueur de ce travail s’expliquent, de deux manières :
Un, personne ne peut préjuger du temps qui sera nécessaire pour atteindre ce point.
Deux, pour l’atteindre, il vaut mieux avancer lentement, prudemment et à pas mesurés.
« Nous pratiquerons ensemble l’art de voyager »
Nous avions comparé le processus analytique à un voyage. Nous pouvons préciser un peu quelques-uns des aspects de ce voyage. Il s’agit bien d’un voyage à deux, plus un véhicule. Il est toujours nouveau, toujours entrepris pour la première fois. Pour cette raison, c’est un voyage dont la destination finale, le jour et l’heure d’arrivée restent inconnus tant qu’ils n’ont pas été atteints. Un voyage dont les étapes et les embûches restent mystérieuses tant qu’elles n’ont pas été franchies.
Appelant à notre rescousse une autre image, nous pourrions comparer notre processus à une tentative de correction ou de réécriture d’un vieux roman égaré, découvert au fond d’un coin de grenier oublié; le roman de sa propre histoire. Comment prétendre forger une réécriture satisfaisante d’un texte lacunaire abîmé par le temps, sans en avoir achevé une première et attentive lecture ?
Nous en venons donc à poser le problème en ces termes. Il y a lieu de choisir entre, d’une part un travail un peu lent et donc potentiellement long, mais suffisamment avancé pour être potentiellement solide et durable; et d’autre part un travail plus bref, mais qui comporte le risque de l’éphémère.
Il est certes plus fastidieux et plus long d’inscrire un texte dans le marbre plutôt que dans le sable.