Thomas Walquemane

Psychanalyste, psychologue clinicien dans le 14e à Paris

48, rue Liancourt 75014 Paris

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Il faut toujours écouter les bûcherons.

Un jeune homme passionné s’était jeté, bille en tête, dans l’aventure psychanalytique, sans se douter des épreuves qui l’attendaient. Elles furent rudes. Mais le souhait d’être un jour psychanalyste ne l’avait jamais quitté. Il avait décidé d’assumer et d’affronter ces embûches coûte que coûte.


Au cours d’une période de vacances, son père, patient, avait rendez-vous en pleine forêt avec un des professionnels d’une organisation chargée d’exploiter les bois du pays. C’était l’occasion, pensa-t-il, d’emmener avec lui son fils pour lui montrer cette terre dont il hériterait un jour. En effet, ce père, amoureux de la nature d’un coin reculé de France, avait acheté quelques hectares de bois. Notre candidat analyste, amusé, comprenait bien le goût de son père pour cette nature sauvage et dure. Il admettait encore que ce goût puisse aller jusqu’à vouloir en posséder un morceau.


Il pensait surtout, un peu taquin et malicieux, que son père était porté par une sorte de fierté patriarcale, certes légitime et respectable, à vouloir montrer et faire admirer cette pièce de terre qu’il lèguerait un jour à sa descendance. Mais tout de même, se lever à huit heures du matin au milieu des vacances, c’était un peu rude.


La moindre des choses était pourtant d’être présent à cette rencontre. Aussitôt dit, aussitôt fait. Huit heures quinze minutes, le corps encore mâché d’un sommeil trop court, un thé à peine avalé, les yeux à demi ouverts, une chaussette bleue, une chaussette blanche et un tee-shirt douteux enfilés à la hâte, les voilà partis pour une entrevue avec un improbable bûcheron.


Après avoir cherché à gagner, sans succès, quelques minutes de sommeil supplémentaires dans la voiture, notre récalcitrant n’écoute que trop peu les premiers échanges et cherche encore à rattraper le rêve de sa nuit.


Avec une mauvaise volonté certaine, manifestement plein de l’humeur maussade de ceux dont la nuit à été écourtée pour des broutilles, il finit par prendre part à la conversation. Agacé, il est bien décidé à tirer vengeance pour son sommeil abrégé. Ils allaient bien voir, ces deux clowns, que quelques caillasses au milieu de trois sapins ne constituaient pas une raison valable pour interrompre son sommeil. Il se croyait malin sans doute.


Il demande au bûcheron avec une pointe d’arrogance :


- « Mais ça sert à quoi d’acheter de la forêt ? Ça vaut vraiment le coup ? »


Le bûcheron ne prête pas la moindre attention aux mouvements d’humeur mal dissimulés de son interlocuteur qui tente de se réveiller.


- « Ah ben oui ! À tant l’hectare, le calcul est vite fait, c’est tant le stère de bois d’ameublement, tant le stère de bois de charpente, et tant le stère de bois de chauffage. Bien géré, le calcul est vite fait, en moins d’un an, l’hectare de forêt est vite amorti ! »


Le dormeur a maintenant les yeux bien ouverts et il est bien réveillé. Surpris qu’il est d’apprendre que l’exploitation d’un bois, non seulement est rentable mais comporte encore  certaines finesses qu’il n’avait même pas soupçonnées. Se frottait-t-il déjà les mains anticipant sur un facile enrichissement futur ?


  1. -« Comment ça le bois de chauffage ? Comment ça le bois de charpente ? C’est pas pareil ? Et comment on fait pour savoir quel bois choisir ?


  1. -Ben c’est simple, le bois d’ameublement c’est plutôt les pins, sapins et épicéas parce qu’ils sont plus faciles à travailler, mais ils brûlent trop vite, donc ce n’est pas du bois à utiliser pour le chauffage, et le bois de charpente il faut qu’il soit costaud et qu’il bouge pas trop une fois coupé et sec, alors il faut le couper en altitude.


  1. -Ah bon ! ? Le bois de charpente doit être coupé en altitude ? Mais pourquoi ?»


La réponse du bûcheron ne se fit pas attendre :


  1. -« Le bois qui a poussé en altitude, il est plus solide, parce qu’il a poussé plus lentement. »

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