Thomas Walquemane
Psychanalyste, psychologue clinicien dans le 14e à Paris
48, rue Liancourt 75014 Paris
01 43 22 13 28 - Sur rendez-vous.
Thomas Walquemane
Psychanalyste, psychologue clinicien dans le 14e à Paris
48, rue Liancourt 75014 Paris
01 43 22 13 28 - Sur rendez-vous.
Consultations sur rendez-vous uniquement :
48, rue Liancourt 75014 Paris
ψ 01 43 22 13 28 ψ
Métro : Denfert-Rochereau - Gaité - Montparnasse
Bus : 28, 38, 58, 68, 91
La durée des séances.
Elles sont, soit courtes, soit longues et, soit à durée fixe, soit à durée variable.
Que les séances puissent être à durée variable fut, au début des années cinquante, un des points de dispute les plus vifs concernant la pratique du docteur Jacques Lacan, un des premiers en France à pratiquer des séances à durée variable et assez régulièrement très courtes. Bien entendu, nombreux furent ceux qui lui reprochèrent, à lui et à ses élèves, de s’enrichir un peu trop et un peu trop facilement, puisque des séances à durée variable ouvrent la possibilité à des séances courtes et, par voie de conséquence, à la multiplication du nombre de séances quotidiennes. Bref, encore l’argent.
Parce que ce n’est pas le lieu ici d’entrer dans les détails, parfois techniques, d’une dispute qui, même si elle commence à dater un peu, fait encore rage aujourd'hui, nous ne pouvons que donner un bref aperçu des enjeux de la question, en prenant le soin d’écarter les mesquineries financières, peu fécondes quant au fond.
En bref donc, les partisans des séances à durée fixe considèrent qu’il faut, pour que l’analyse puisse se faire, donner à l’inconscient un « cadre » déterminé et le plus fixe possible. Ainsi, à l’instar de la durée des séances, les autres éléments de ce cadre sont eux aussi prédéterminés et immuables : la fréquence, le jour, l’heure et le tarif. A titre d’exemple, l’une des plus anciennes et des plus importantes école de psychanalyse impose que les séances doivent avoir lieu trois fois par semaine, aux mêmes jours et heures, que leur tarif est de soixante euros pour une durée de quarante-cinq minutes; temps fixe censé permettre à l’inconscient d’avoir « le temps de s’ouvrir ».
« De l’autre côté », avec et après Jacques Lacan, la psychanalyse est pensée en une expérience de discours; elle se fait donc en fonction du contenu du discours du patient, c’est à dire en fonction de ce qui se dit pendant la séance. Or, il est parfaitement possible d’en dire beaucoup en peu de mots, le temps d’un éclair; de même qu’un long discours peut parfaitement être infécond au regard de l’analyse et de l’inconscient. En conséquence de quoi, ce n’est pas la prédétermination du temps de la séance qui permettra à l’analyse de se faire, mais le jeu des séquences de discours énoncés pendant la séance, qu’elles soient brèves ou longues.
A ceci nous pouvons ajouter que, toujours dans la ligne de Jacques Lacan et ses élèves, l’inconscient est pensé comme un petit malin, un rusé capable de jouer des tours de malice; qu’il est donc capable de feinter ce « cadre » par trop « installé » et prévisible; qu’à ce titre, il y a lieu d’en tenir compte en cherchant à le surprendre et à le bousculer un peu, et que ce n’est pas une quantité de temps qui permet à l’inconscient de se dévoiler.